Michael Balser

male
Date de naissance
1952
et lieu
Fredericton , NB
Canada
,
New Brunswick CA
Died
janvier, 2002
Biographie

Vidéaste, conservateur, réalisateur, militant de la lutte contre le sida. Originaire du Nouveau-Brunswick, Michael Balser faisait partie de la scène de la vidéo expérimentale et Super 8 à Fredericton et Ottawa, avant de finalement s’établir à Toronto en 1985. Jerungdu (1986, 13), l’une de ses premières vidéos, et déjà autobiographique, est un collage expressionniste. Le fait d’avoir reçu un diagnostic de VIH cette même année a provoqué chez lui une crise existentielle et lui a fait adopter le thème personnel/politique, qui façonnera le reste de sa prolifique carrière artistique et agitée dans laquelle il s’est investi. Poursuivant dans la veine du collage postmoderne, Balser a réalisé Fear of Everything in the Universe (1987, 25), une œuvre à deux canaux, grâce à laquelle il rencontre son compagnon de vie, Andy Fabo (né en 1953), artiste visuel originaire d’Alberta. Leur fructueuse collaboration artistique a généré les œuvres les plus connues de Balser, notamment Pogo Stick Porno Romp (1987, 9), un essai amusant sur la culture et la nature, sur lequel se superposent notamment les graphiques de Fabo et une célébration sexuellement explicite du jeune couple. Bien que Survival of the Delirious (1988, 14) soit un collage dont le niveau d’originalité est semblable, il comporte un registre plus sombre, se servant du guerrier autochtone chasseur et de Windigo pour raconter la crise personnelle et communautaire provoquée par le sida et le VIH+. En effet, on aperçoit Fabo conversant de manière dramatique avec son médecin au sujet des options de thérapie avec AZT, ce nouvel antirétroviral controversé. Voilà un élément au sein de la mosaïque poétique qui traite du danger, de la peur et de la résolution.

Les œuvres plus tardives de Balser ont continué de refléter son militantisme contre le sida, par exemple Toronto Living with AIDS , la série diffusée sur le câble qu’il a coordonnée à partir de 1992, dont l’impact a été contrecarré par la censure; deux compilations des annonces d’intérêt général sur le sida (1993) pour lesquelles Balser, en collaboration avec le Centre Banff, a obtenu les contributions d’artistes de la vidéo queer d’un océan à l’autre; Positive Men (1995, 50), une mosaïque de scènes dramatiques au sujet de la communauté d’hommes gais touchée par le sida et les réactions suscitées, où se mêlent des portraits documentaires de PVAS; et le « cybertour » autobiographique qu’est Treatments—Adventures in AIDS and Media (1996, 43). Ses derniers films, Rocket Science (2001, 11) et Popular Science (2002, 23), renouent parfois avec la veine absurde de ses débuts, tels que ses deux riffs farfelus et trépidants sur le voyage dans l’espace, les auditions et l’infiltration de la télévision canadienne par des robots. Par ailleurs, deux collaborations sur DVD avec Fabo ont dévié vers une appréhension presque zen du corps masculin, de la mortalité, de l’esthétique et du désir (Motion of Light on Water , 2001, 12; Imperfect Proportions , posthumous, 2002, 5). Balser a poursuivi sa production prolifique en combinant le documentaire militant avec le récit expérimental et le collage et ce, jusqu’à sa mort en 2002. Dans Treatments, un « militant de la lutte contre le sida » engage un dialogue qui a peut-être été écrit pour évoquer ses mots d’adieu : « ,...if I’m going to go, at least I’m going to go out fighting. »