Massimadi: Projection des films de C. Virgo et D. Inkster, deux icônes du cinéma canadien noir des années 1990

  • Évènement

Massimadi: Projection des films de C. Virgo et D. Inkster, deux icônes du cinéma canadien noir des années 1990

sam, 03/04/2017 - 14:00 - 16:15

MediaQueer à Massimadi : Projection des films de C. Virgo et D. Inkster, deux icônes du cinéma canadien noir des années 1990

Le samedi 4 mars 2017, 14h - Entrée libre!

Pavillon des Beaux-arts, Université Concordia – 1395 René-Lévesque Ouest, VA114

MediaQueer.ca est fier de collaborer avec Massimadi Montréal, Festival des films et des arts LGBTQ afro-caribéens, avec cette sélection rarement présentée de films radicaux des années 1990. Que ce soit en documentant la destruction du plus ancien quartier noir du Canada atlantique, ou en relayant les luttes des personnes noires queers au sein de leurs communautés et ailleurs, l’approche critique et sexy de Dana Inkster et Clement Virgo proposait au grand public de leur époque un regard plus profond et plus complexe sur l’identité noire queer (et l’identité queer noire) qu’il n’avait jusqu’alors connu. Après tout, bien avant Moonlight ou Empire, il y a eu Rude. Toujours immuable, même 20 ans après sa sortie, avec sa représentation hybride métafictionnelle de la scène underground queer d’Halifax, le film Welcome to Africville d’Inkster nous offre un regard poétique qui demeure plus pertinent que jamais dans le climat politique actuel – celui-ci étant toujours miné par l’injustice raciale et le fléau de la gentrification, qui affecte de manière disproportionnée les personnes racisées. Présenté en collaboration avec l’École de cinéma Mel Hoppenheim et le programme d’Études interdisciplinaires en sexualité, ainsi qu’avec le soutien du vice-président de la recherche du département des Beaux-Arts de l’Université Concordia et CKUT 90.3 FM. Sélectionnée par Thomas Waugh et Jordan Arseneault, la projection sera suivie par une foire aux questions avec la cinéaste Dana Inkster (en téléconférence de l’Alberta) et Vincent Mousseau de l’association étudiante noire du Collège Dawson, LEGACY.

 

Programme des films:

Rude

réal. Clement Virgo, Centre CFC

1995, Canada, 89 minutes, version originale anglaise

VEUILLEZ NOTER QUE NOUS PROJETERONS LA VERSION ORIGINALE ANGLAISE en raison de l’absence de sous-titres en français pour ce film.

Rude (1995, 89) de Clement Virgo est le premier long-métrage réalisé par un afro-canadien au pays. Le drame fiction connut un succès triomphant sans toutefois échapper à la torpeur typique associée à un « premier long-métrage » au box-office canadien. Ses quatre narratifs entrecroisés présentent des personnages urbains aux prises avec des contraintes sociales, économiques et culturelles dont Jordan, un boxeur gai qui effectua une sortie du placard si bouleversante qu’elle « ébranla » l’audience à chaque fois, affirme le réalisateur. Le courage règne et la rébellion du souffre-douleur (sans toutefois être une victime) devant ses agresseurs « musclés aux stéroïdes et affamés de chattes » – basés sur une véritable connaissance tirée de l’adolescence de Clement – fit en sorte que le film fut reconnu comme l’un des films de fiction queer les plus acharnés de la décennie.

http://www.mediaqueer.ca/fr/film/rude

Précédé par :

Welcome to Africville

réal. Dana Inkster

1999, Canada, 14 minutes, version originale anglaise sous-titrée FR, Groupe Intervention Vidéo

Welcome to Africville (1999, 15). Africville était une communauté afrocanadienne d’Halifax qui fut détruite dans un contexte de « réaménagement urbain » à la fin des années 1960. Avec des séquences d’archives en noir et blanc du quartier comme toile de fond, le film nous fait vivre les derniers moments de la communauté avant sa destruction. Le court-métrage est centré sur trois générations de femmes d’une famille d’Africville, dont une lesbienne trentenaire lascive et fière, ainsi que le barman queer et jovial du quartier (Alexander Chapman). Dans un décor riche et coloré, le film traite non seulement d’un historique communautaire effacé de la mémoire collective, mais aussi de narratifs sexuels et d’identités oubliés.

http://www.mediaqueer.ca/fr/film/welcome-africville