Cathy Sisler
Vidéaste, artiste de performance et musicienne. Élevée aux États-Unis et éduquée à l’OCAD ainsi qu’à Concordia, Sisler fut une artiste vidéo prolifique et récipiendaire de nombreux prix qui œuvra à Montréal lors des années 1990. Son trope le plus reconnaissable fut la spinning woman, un rôle conceptuel extravagant qu’elle performa elle-même sur les coins de trottoirs et autres endroits publics tel que démontré dans plusieurs de ses vidéos telle la série en quatre parties Aberrant Motion (1993-1994). Dans cette œuvre, Julianne Pidduck explique que la vidéaste « se sert de son corps (lesbien) comme intervention dans le trafic quotidien “normal”, qu’il s’agisse de piétons ou de pensées… plaçant son corps et ses idées aberrantes en plein centre du “mouvement normal” des espaces urbains publics… [et] présentant des modes inadmissibles de déviations et de risques » en contraste à la perspective « marginale et étrangère » prisée du Nouveau cinéma queer du début des années 1990. Le court-métrage Twala (1996, 17), quant à lui, s’occupa de dénoncer les conforts du bonheur et de la vie de couple; peut-être est-elle la seule œuvre queer canadienne à comprendre une bibliographie utile?