Vidéaste. Née en Écosse, formée à l’Université de la Saskatchewan et à Concordia, Forrest œuvre sur la scène de la vidéo expérimentale montréalaise depuis 1989. Partie intégrante des programmes « local heroes » du festival de la communauté queer, ses huit bandes vidéos sont plutôt ascétiques, mais lumineuses et personnelles. Static (1995, 7) est plus explicite et narratif dans sa référence au discours médiatique adressé au milieu queer et tenu sur les images obliques du quotidien d’un couple de lesbiennes. Nous les voyons dormir, puis s’habiller, pour ensuite se frayer un chemin dans la ville de Montréal, morose et grise, au rythme ralenti caractéristique de l’artiste. Puis, une voix féminine, subtilement poétique mais défiante, domine la haine, évoquée par le geste à peine perceptible des deux mains qui se frôlent pendant que les femmes marchent. Cela fait partie du processus que la narratrice nomme « reconfiguration ».